Selon le dernier baromètre de l’emploi et la formation, publié par le Centre Inffo en mars 2023, un Français sur deux envisage une reconversion professionnelle. Les raisons sont multiples : épanouissement personnel, recherche de meilleures conditions de travail, quête de sens… Pour mener à bien ce changement, de plus en plus de personnes décident de lancer une activité indépendante, sous le régime de la micro-entreprise. Flexibilité, allègement des obligations administratives et comptables, etc., découvrez dans cet article les avantages de la micro-entreprise pour une reconversion professionnelle.
Les avantages de la micro-entreprise pour une reconversion professionnelle
La reconversion professionnelle peut être une formidable opportunité professionnelle pour trouver la motivation de continuer une activité professionnelle ;plus d’informations sur le guide https://mareconversionpro.fr/. À ce titre, le choix de la micro-entreprise, communément appelée auto-entrepreneur, peut être assez intéressant.
Tout d’abord, il faut rappeler qu’il s’agit d’un régime spécial de l’Entreprise individuelle (EI) mis en place pour inciter de nombreux professionnels à se lancer dans l’entrepreneuriat. L’auto-entrepreneur bénéficie ainsi d’une grande souplesse administrative et fiscale. Très peu de formalités sont requises pour démarrer et vous avez la liberté de gérer votre entreprise de manière autonome.
Vous bénéficiez également d’une comptabilité allégée. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons pour lesquelles ce statut est plébiscité par les indépendants. Vos obligations en matière de comptabilité se résument en la tenue d’un livre des recettes et, pour certaines activités, d’un registre des achats.
Autre avantage, la micro-entreprise permet de tester une nouvelle activité, dans le cadre d’une reconversion professionnelle, sans trop de frais au démarrage. En effet, vos charges sociales et fiscales sont calculées sur la base du chiffre d’affaires réalisé. Au lieu de payer des cotisations minimales élevées, vous ne payez qu’en fonction de ce que vous gagnez.
La micro-entreprise est également idéale pour concilier reconversion professionnelle et votre emploi actuel. Contrairement à la création d’une entreprise classique, vous n’êtes pas obligé de vous consacrer à 100 % à votre nouvelle activité. Vous pouvez ainsi garder votre emploi salarié le temps de développer progressivement votre micro-entreprise de services à domicile, par exemple.
La micro-entreprise, c’est aussi une franchise en base de TVA, mais à condition de respecter des seuils de chiffre d’affaires. Cela signifie que vous n’avez pas de déclaration de TVA à effectuer ni de TVA à collecter sur vos ventes. Un avantage concurrentiel, puisque cela vous permet de fixer des tarifs plus attractifs pour vos clients.
Les principales limites
Si la micro-entreprise présente de nombreux avantages, il y a également quelques inconvénients à prendre en compte avant de se lancer dans une reconversion professionnelle avec ce statut.
En raison de sa simplicité, le statut d’auto-entrepreneur ne vous permet pas de déduire toutes vos dépenses professionnelles de votre chiffre d’affaires. Cela peut être particulièrement pénalisant pour ceux qui ont des frais importants, comme l’achat de matériel ou les déplacements fréquents. Payer des impôts sur le chiffre d’affaires sans pouvoir déduire ces frais augmente le coût effectif de ces dépenses.
Ajoutons à cela que pour bénéficier des avantages de la micro-entreprise, il faut respecter des seuils de chiffre d’affaires. Ces derniers dépendent de la catégorie d’activité que vous exercez. Pour les années 2023, 2024 et 2025, ces seuils sont de :
- 188 700 € pour les activités d’achat/revente de marchandises, de vente de denrées à consommer sur place et de prestations d’hébergement ;
- 77 700 € pour les activités libérales et les prestations de services commerciales ou artisanales.
Le dépassement de ces seuils sur deux années civiles consécutives entraîne la sortie du régime de la micro-entreprise à compter du 1er janvier de l’année suivante. À partir de ce moment, vous basculez dans le régime commun de l’Entreprise individuelle. Il faudra donc prendre le temps de bien réfléchir à l’activité que vous voulez lancer dans le cadre de votre reconversion professionnelle.
Ensuite, même si la franchise en base de TVA représente un avantage, il s’agit également d’une limite dans certaines situations. Comme mentionné plus haut, cette franchise vous permet de ne pas facturer la TVA à vos clients. Mais vous ne pouvez pas non plus la collecter. Ce qui n’est pas avantageux pour les professionnels qui ont de nombreux frais liés à l’activité et qui ne génèrent pas un grand chiffre d’affaires. En effet, ce sera à eux d’assumer entièrement ces différents achats.
Ajoutons pour finir que les auto-entrepreneurs ont une couverture sociale limitée, notamment ceux qui exercent leur activité d’indépendant à titre exclusif. Évoluant sous le statut de Travailleur non salarié (TNS), ils ne bénéficient pas de la même couverture sociale que les salariés. En cas de maladie ou d’accident par exemple, les indemnités journalières sont versées sous conditions de revenus (4 399,20 € après abattement en 2023). De plus, les auto-entrepreneurs ne cotisent pas pour le chômage. Et même si le gouvernement à mis en place l’Allocation des travailleurs indépendants (ATI) en 2019, ses conditions d’octroi restent très restrictives.
Reconversion professionnelle : comment créer une micro-entreprise ?
Vous avez décidé de vous lancer dans l’aventure de la micro-entreprise pour votre reconversion professionnelle ? Passons maintenant aux démarches à accomplir pour entamer la création de votre activité indépendante.
Les conditions à respecter
Si le régime de la micro-entreprise est adapté à la plupart des profils et des situations dans le cadre d’une reconversion professionnelle, il y a néanmoins quelques conditions à respecter avant de pouvoir se lancer. En dehors des conditions de chiffre d’affaires dont nous avons déjà parlé, il existe d’autres conditions de nationalité ainsi que d’autres, liées à la personne et à la nature de l’activité.
En ce qui concerne les conditions liées à la personne, le régime de la micro-entreprise est ouvert à toute personne physique, par opposition à une personne morale (société, association, etc.) :
- de nationalité française ;
- majeure ou mineure émancipée ;
- qui n’est pas sous tutelle ou sous curatelle ;
- qui n’est pas condamné à une interdiction de gérer ou d’exercer une entreprise.
Pour ce qui est de la nationalité, les conditions pour ouvrir une micro-entreprise sont les mêmes que les ressortissants français si vous êtes un ressortissant de l’Espace économique européen et un ressortissant Suisse. Quant aux ressortissants d’un pays hors Union européenne résidant en France, il faut résider sur le territoire français et avoir un titre de séjour. Ce dernier doit vous autoriser à ouvrir une micro-entreprise en France.
Enfin, il faut souligner qu’un auto-entrepreneur peut, en principe, exercer une activité artisanale, commerciale ou libérale (à titre d’activité principale ou complémentaire). Cependant, certaines activités spécifiques ne peuvent pas être exercées sous le régime de la micro-entreprise. On peut citer par exemple les activités :
- agricoles ;
- médicales ;
- artistiques ;
- juridiques ;
- immobilières, etc.
Par ailleurs, pour certaines activités, il faudra remplir des conditions supplémentaires de qualification, de diplôme ou encore d’autorisation.
Prenez le temps de bien vous renseigner et de valider la faisabilité de votre projet. Vous pouvez également faire appel à un coach professionnel pour vous accompagner.
La déclaration de début d’activité
Depuis le 1er janvier 2023, conformément à l’article 1 de la loi Pacte du 22 mai 2019, les procédures de création se font sur le site du guichet unique. Géré par l’INPI, le guichet unique a pour rôle de réceptionner l’ensemble des formalités administratives des entreprises françaises afin de les transmettre au centre de formalités des entreprises (CFE) compétent :
- la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI), pour une activité commerciale ;
- la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA), pour une activité artisanale ;
- l’Urssaf, pour une activité libérale ;
- le greffe du tribunal de commerce, pour les agents commerciaux.
Cela vous permettra alors d’effectuer votre déclaration de début d’activité en renseignant et en choisissant :
- votre catégorie d’activité entre les activités de vente de marchandises (bénéfices industriels et commerciaux ou BIC), les prestations de services commerciales et artisanales (BIC) et les activités libérales (bénéfices non commerciaux ou BNC) ;
- l’option pour le versement libératoire ou non ;
- l’adresse de domiciliation de la micro-entreprise ;
- le nom commercial de votre micro-entreprise.
Ajoutons à cela que vous aurez également à effectuer une demande d’ACRE, si vous souhaitez obtenir l’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (ACRE).
Une fois toutes ces formalités validées et votre immatriculation effective, vous recevrez un mémento fiscal. C’est sur ce document que vous trouverez des informations importantes liées à votre activité. Il s’agit entre autres du :
- numéro SIRET et du numéro SIREN ;
- régime fiscal (BIC ou BNC) ;
- code APE
Vous recevrez également une déclaration d’affiliation au régime de la micro-entreprise, de la part de l’Urssaf. Toutes ces informations sont à conserver précieusement, puisque vous en aurez besoin pour vos futures démarches administratives.
Après avoir obtenu votre numéro SIRET, vous pourrez alors vous lancer officiellement dans votre projet de reconversion professionnelle sous le statut d’auto-entrepreneur.
Les clés pour réussir sa reconversion professionnelle avec la micro-entreprise
Vous avez créé votre micro-entreprise et êtes prêt à vous lancer dans votre nouvelle carrière. Quelles sont les clés pour vous épanouir dans ce changement de vie ?
Tout d’abord, prenez le temps de bien définir votre offre et votre clientèle cible. Faites preuve de créativité pour vous démarquer sur votre nouveau marché. Adoptez également une stratégie commerciale proactive pour vous faire connaître. Le bouche-à-oreille et le réseautage seront vos meilleurs atouts. N’hésitez pas à prospecter et à participer à des salons professionnels.
La rigueur dans la gestion de votre comptabilité et de vos finances est également primordiale. Si besoin, formez-vous sur les logiciels spécialisés et faites-vous accompagner par un expert-comptable. En parlant de rigueur, vous devez continuer à vous former régulièrement dans votre nouveau domaine, mais aussi en communication, pour monter en compétences et proposer des services à forte valeur ajoutée.
Sachez également fixer vos prix et négocier habilement avec vos clients pour garantir la rentabilité de votre activité. Enfin, accordez-vous du temps pour vous ressourcer et vous épanouir dans votre nouveau métier. La micro-entreprise vous offre cette liberté ; à vous d’en profiter !